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       Les coptes catholiques

Des descendants du peuple pharaonique

Le mot copte, contraction du terme grec « Aiguptios », lui même dérivé du nom de l’antique sanctuaire de Memphis dédié au Dieu Ptah, signifie égyptien. Les coptes sont, comme le souligne l’étymologie, les premiers habitants de la vallée du Nil, les héritiers de l’Égypte pharaonique qui, outre quelques symboles dont la croix ansée, leur a légué la profonde religiosité qui imprègne leur culture. Ce qu’ Hérodote disait des égyptiens au Ve siècle avant notre ère se vérifie aujourd’hui encore. Ils restent « plus religieux de beaucoup que le reste des hommes ». Après qu’en 641 les Arabes se soient emparés de l’Égypte, on appela copte, par opposition au nouvel occupant musulman, les égyptiens de religion chrétienne.

Des chrétiens du Nil

Égyptiens autochtones qui n’ont été ni hellénisés ni arabisés, les coptes sont aussi des chrétiens de la première heure. Chez les orientaux la religion fait partie intégrante de l’identité. Elle vous définit au même titre que votre patronyme, que votre sexe ou votre nationalité et figure de ce fait sur les cartes d’identité.

Les coptes sont les descendants de l’Église que, dans les année 40 de notre ère, Saint Marc l’évangéliste fonda à Alexandrie. Elle fut fécondée du sang de ses martyres ; avec Saint Antoine, Saint Macaire et Saint Pacôme elle inventa les monachisme et son école, la prestigieuse Didascalée fut, sous Clément d’Alexandrie et surtout Origène, un grand centre intellectuel et spirituel. S’interrogeant sur la nature du Christ et sur le rôle de la Vierge Marie, les pères de l’Église, Saint Athanase et Saint Cyrille y posèrent peu à peu les assises dogmatiques du christianisme.

Dans le contexte politique et philosophique de l’époque les désaccords et les querelles étaient inévitables. Aux persécutions succédèrent les exclusions. En 451, à la suite du concile de Chalcédoine, une division se produisit au sein du Patriarcat d’Alexandrie sur la question du monophysisme. La majorité des Égyptiens suivirent leur Patriarche et se dirent Orthodoxes quand un petit nombre de fidèles demeurèrent attachés à Rome. Ils furent appelés « Melkites » avant de prendre plus tard le nom de Catholiques. Après qu’eurent échoué les tentatives de rapprochement entre Rome et le patriarche orthodoxe, le pape Lyon XIII rétablit en 1895 le patriarcat d’Alexandrie pour les coptes catholiques.

Aujourd’hui encore les relations œcuménique entre les deux églises restent difficile. Ainsi les coptes orthodoxes persistent à rebaptiser les coptes catholiques lors des mariages mixtes.

Des catholiques orientaux

Si l’église copte catholique se réclame de la succession de Marc, elle reconnaît la primauté et l’autorité du pape. Conduite par le patriarche Antonios Naguib, elle a sa hiérarchie, son rituel et sa langue liturgique, le copte, héritière indirecte de la langue pharaonique

Organisée autour de sept diocèses, elle compte environ 225.000 fidèles. Minoritaire, elle brille cependant par la qualité de ses institutions et le dynamisme de ses congrégations religieuses présentes dans tout le pays par leurs œuvres éducatives et sociales.

Égyptiens et chrétiens en terre d’Islam, ce qui les rend suspects à leurs compatriotes ; chrétiens et catholiques dans un pays où les disciples du Christ sont majoritairement orthodoxes, la situation de cette communauté est si difficile que, reprenant et adaptant la célèbre interrogation des Lettres Persanes, il est permis de se demander : « comment peut-on être copte catholique ? »

Fiers héritiers d’une civilisation plusieurs fois millénaires, les Coptes puisent dans la fidélité à leur racines, leur attachement à leur liturgie et leur dévotion à la Vierge Marie la sève qui irrigue leur communauté. Elle leur permet de supporter les aléas de l’histoire. Une histoire qui, de l’intolérable tutelle byzantine à l’islamisme, est, comme le démontre Magdi Sami Zaki dans l’ouvrage qu’il leur consacre, celle d’un long calvaire. Ultime station de celui-ci : l’exil, provisoire ou déf

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